08/04/2024
Bordeaux Primeurs 2023 : Lafleur, Angelus, Valandraud, Sansonnet
Bordeaux Primeurs 2023 : premiers résultats
Bordeaux, le 9 avril 2024
Grosses notes pour Lafleur, Angelus et Valandraud. Superbe réussite de Sansonnet. Comparatif avec les scores en primeur accordés à ces crus en 2022, 2021, 2020, 2019.
Il s'agit d'un millésime passionnant à déguster : les résultats échappent aux prévisions statistiques. Certes il existe des vins qui ont un goût d'économie : rétrécis à l'attaque, convenables en milieu de bouche, rétrécis en finale. Mais y en a-t-il plus que de coutume ?
Je me régale avec les vins qui toutes hiérarchies confondues sont liés par une volonté farouche d'application. Outsiders comme crus célèbres. Et croyez-moi en 2023 du réenchantement, il y en a ! Je rencontre des progressions qualitatives induites par de subtils changements (nouvelle viticulture, nouveau chai, nouvelles vinifications, nouvel assemblage, nouvel élevage) qui à leur tour entraînent des perceptions nouvelles. A cela s'ajoute l'ambition de la jeunesse, la compétition, la volonté de chercher à ne pas décevoir et c'est un peu plus nouveau, celle de donner envie. Oui, je me régale.
A quoi ressemblent les vins rouges de 2023 ?
Beaucoup de couleur, des intensités aromatiques variables, un fruité mûr, pas de verdeur, des tannins mûrs, du goût, une concentration moyenne et d'un type différent. Des finales plus ou moins établies. Des degrés d'alcool plus modérés rive gauche que rive droite, des pH plutôt bas, du gras. Statistiquement, il se placerait entre 2019 et 2020. Or, les moyennes et les statistiques ignorent les changements de style en cours dans le Bordelais : moins de bois, moins de masse, d'autres tannins, plus de fruit, plus de parfum, plus de buvabilité. En bref, Bordeaux enfin libéré de sa soumission Parkérienne peut prendre le temps de chercher le meilleur pour chacun de ses vins et non plus le cru le meilleur. Le tout avec un regard orienté vers la Bourgogne. Et puis, depuis 2016, les phénomènes climatiques déroutants perturbent les jugements les plus solidement étayés. Le comble fut 2022 au succès gustatif si imprévisible. Parions que dans les discours de demain vous entendrez parler de plus en plus des mesures d'évapotranspiration. Il pleut certes. Cependant chaque année qui vient remporte le trophée de celle la plus chaude. Et ça évapore ! Et dessous le pied de vigne plus grand monde ne sait ce qu'il se passe. Reportons-nous au contenu du verre. Observons cas par cas. Tout ceci mis bout à bout, les crus changent. Les pronostics sont déjoués. C'est passionnant.
Ultime illustration, je trouve en 2023 des réussites telles que celle de Sansonnet
Synthèse du millésime en cours de dégustation après 200 vins dégustés
Bordeaux Primeurs 2023
Vins rouges : très bon millésime, très hétérogène
Vins blancs secs : en cours. Pour l'instant bon à très bon millésime, hétérogène
Vins blancs liquoreux : en cours. Pour l'instant grand millésime, hétérogène.
Concernant les conditions climatiques du millésime, référez-vous aux chroniques de septembre et octobre 2023 : n° 339 à n° 343. Regardez une fois encore les vidéos d'Alain Moueix à Fonroque et de Philippe Bascaules au château Margaux.
https://www.youtube.com/watch?v=YtzzOkb4lBI
https://www.youtube.com/watch?v=lpRrmDzoWOQ
La suite des résultats au fil des prochains jours pour les abonnés.
Copyright : pas de restriction sur l'usage de ces commentaires et notes à condition de ne pas les déformer et de citer leur auteur : Jean-Marc Quarin. Vente des notes et commentaires interdite sauf abonnement approprié et en cours.
Jean-Marc Quarin
www.quarin.com
Bordeaux, le 9 avril 2024
Grosses notes pour Lafleur, Angelus et Valandraud. Superbe réussite de Sansonnet. Comparatif avec les scores en primeur accordés à ces crus en 2022, 2021, 2020, 2019.
19 // 98
Couleur sombre, intense et pourpre. Nez très aromatique, fin, fruité et pur. Très "Lafleur" avec un fond complexe difficile à décrire. Il faut l'agiter pour y trouver des fleurs. Ultra aérien en entrée de bouche, gras et fondant au milieu, avec une classe folle dans le toucher et dans les arômes, le vin évolue juteux, noble magique et totalement incrachable. Très belle longueur savoureuse, sans une once de tannin. Assemblage : 54 % bouchet, 46 % merlot. Degré d'alcool : 14°2 - pH : 3,7.
2035 - 2060
18.5 // 97
Couleur rouge sombre, intense et pourpre. Nez très aromatique, au fruité frais et mûr, évoluant complexe dans le verre. Touche fumée évoquant le cabernet franc. Bouche tout en minutie tactile, avec de la classe dans le toucher et un déroulé noble. Le vin fond, s'étire, suave, savoureux, long et complexe. Léger retour sur une touche d'orange confite. Assemblage : 60 % merlot, 40 % cabernet franc. Degré d'alcool : 14° - pH : 3,65. Rendement : 50 hl/ha.
2035 - 2060
18.5 // 97
Couleur noire. Nez intense, fin, fruité, pur et subtil. Moelleux en entrée de bouche, particulièrement gras au milieu, le vin évolue dense et complexe, avec de la classe dans le toucher de bouche. Il fond en finale noble, profond, sur une grande longueur savoureuse, au grain fin. Assemblage : 84 % merlot, 8 % cabernet franc, 8 % cabernet sauvignon. Rendement : 40 hl/ha. Degré d'alcool : 15° - pH : 3,50.
2035 - 2060
| 2023 | 2022 | 2021 | 2020 | 2019 | |
| LAFLEUR | 19 // 98 | 20 // 100 | 18 // 96 | 19 // 98 | 19 // 98 |
| ANGELUS | 18.5 // 97 | 19.5 // 99 | 17.5 // 95 | 18.5 // 97 | 18.5 // 97 |
| VALANDRAUD | 18.5 // 97 | 19 // 98 | 17.5 // 95 | 18 // 96 | 17.5 // 95 |
| SANSONNET | 17.5 // 95 | 18 // 96 | 16.5 // 92 | 16 // 90 | 16.75 // 93 |
Il s'agit d'un millésime passionnant à déguster : les résultats échappent aux prévisions statistiques. Certes il existe des vins qui ont un goût d'économie : rétrécis à l'attaque, convenables en milieu de bouche, rétrécis en finale. Mais y en a-t-il plus que de coutume ?
Je me régale avec les vins qui toutes hiérarchies confondues sont liés par une volonté farouche d'application. Outsiders comme crus célèbres. Et croyez-moi en 2023 du réenchantement, il y en a ! Je rencontre des progressions qualitatives induites par de subtils changements (nouvelle viticulture, nouveau chai, nouvelles vinifications, nouvel assemblage, nouvel élevage) qui à leur tour entraînent des perceptions nouvelles. A cela s'ajoute l'ambition de la jeunesse, la compétition, la volonté de chercher à ne pas décevoir et c'est un peu plus nouveau, celle de donner envie. Oui, je me régale.
A quoi ressemblent les vins rouges de 2023 ?
Beaucoup de couleur, des intensités aromatiques variables, un fruité mûr, pas de verdeur, des tannins mûrs, du goût, une concentration moyenne et d'un type différent. Des finales plus ou moins établies. Des degrés d'alcool plus modérés rive gauche que rive droite, des pH plutôt bas, du gras. Statistiquement, il se placerait entre 2019 et 2020. Or, les moyennes et les statistiques ignorent les changements de style en cours dans le Bordelais : moins de bois, moins de masse, d'autres tannins, plus de fruit, plus de parfum, plus de buvabilité. En bref, Bordeaux enfin libéré de sa soumission Parkérienne peut prendre le temps de chercher le meilleur pour chacun de ses vins et non plus le cru le meilleur. Le tout avec un regard orienté vers la Bourgogne. Et puis, depuis 2016, les phénomènes climatiques déroutants perturbent les jugements les plus solidement étayés. Le comble fut 2022 au succès gustatif si imprévisible. Parions que dans les discours de demain vous entendrez parler de plus en plus des mesures d'évapotranspiration. Il pleut certes. Cependant chaque année qui vient remporte le trophée de celle la plus chaude. Et ça évapore ! Et dessous le pied de vigne plus grand monde ne sait ce qu'il se passe. Reportons-nous au contenu du verre. Observons cas par cas. Tout ceci mis bout à bout, les crus changent. Les pronostics sont déjoués. C'est passionnant.
Ultime illustration, je trouve en 2023 des réussites telles que celle de Sansonnet
Coup de coeur
17.5 // 95
Couleur noire. Nez intense, fruité, sentant bon la mûre et la cerise. Evolue complexe à l'agitation du verre. Tout en douceur tactile, avec un corps fondant et des saveurs profondes évoquant les fruits noirs. Finale séveuse et minutieusement tramée. C'est le luxe et la volupté. Un coup de coeur pour la seconde année consécutive. Bravo ! Assemblage : 87 % merlot, 8 % cabernet franc, 5 % cabernet sauvignon. Degré d'alcool : 14°5 - pH : 3,45. Rendement : 30 hl/ha. Production : 26 000 bouteilles.
2035 - 2060
Synthèse du millésime en cours de dégustation après 200 vins dégustés
Bordeaux Primeurs 2023
Vins rouges : très bon millésime, très hétérogène
Vins blancs secs : en cours. Pour l'instant bon à très bon millésime, hétérogène
Vins blancs liquoreux : en cours. Pour l'instant grand millésime, hétérogène.
Concernant les conditions climatiques du millésime, référez-vous aux chroniques de septembre et octobre 2023 : n° 339 à n° 343. Regardez une fois encore les vidéos d'Alain Moueix à Fonroque et de Philippe Bascaules au château Margaux.
https://www.youtube.com/watch?v=YtzzOkb4lBI
https://www.youtube.com/watch?v=lpRrmDzoWOQ
La suite des résultats au fil des prochains jours pour les abonnés.
Copyright : pas de restriction sur l'usage de ces commentaires et notes à condition de ne pas les déformer et de citer leur auteur : Jean-Marc Quarin. Vente des notes et commentaires interdite sauf abonnement approprié et en cours.
Jean-Marc Quarin
www.quarin.com
