29/01/2020
Chroniques 277 et 278
"J'ai parfois l'impression que je crois en Lagrange plus qu'il ne croit en lui-même". Verticale de château Lagrange, Saint-Julien, de 2018 à 2000.
- Les performances récentes de Lagrange goûtées en bouteilles chez les particuliers en dégustation à l'aveugle.
- Les Fiefs de Lagrange de 2018 à 2009.
- Sessions de "la Bouche avant le Nez" à Bordeaux et Paris : les dates sont en ligne. Paris : le programme change le 11 mars avec une verticale de Smith Haut Lafitte rouge et blanc.
- Stage primeurs 2019 : la date est en ligne.
Chroniques 277 et 278 (1er février 2020)
Mon intérêt pour ce cru remonte au milieu des années 1980, lorsque je l'ai vu renaître. Sa reprise en main s'est effectuée dans les règles de l'art avec un sens affirmé de ce qu'un grand Médoc doit être. Lagrange n'a jamais cédé à la facilité de prendre un consultant internationalement connu pour accélérer les étapes de la notoriété et aller dans le sens du vent, d'une époque aujourd'hui révolue. Ni trop boisé, ni trop extrait, ni trop bon trop vite, Lagrange s'est engagé dans la production de vins sérieux, qui durent. A l'occasion de cette chronique, je me suis replongé sur les notes attribuées en Primeur. J'ai vu, comme vous pouvez le faire vous-même en consultant l'historique des dégustations, une similitude quasi exacte des notations entre le vin dégusté en Primeur et celui diffusé en bouteilles. C'est un élément supplémentaire de satisfaction pour l'amateur et l'acheteur en souscription.
En reprenant en 1983 un vignoble auquel il manquait 50 à 60 hectares de vignes, il s'est passé une chose que nul n'aurait pu anticiper. L'utilisation de matériel végétal choisi, de bons porte-greffes, le choix averti de la densité de plantation, la construction d'un chai moderne ont très vite fait ressortir Lagrange dans les dégustations comparatives au milieu de ses pairs. En réalité, même plus célèbres, nombre de ces derniers étaient mal équipés. Il reste de cette époque qu'aujourd'hui encore, les vins produits entre 1985 et 1999 sortent parmi les premiers dans les dégustations effectuées dix, vingt ans ou trente ans après.*( voir ci-dessous).
Il est dommage que peu de journalistes du vin aient compris à l'époque ces succès et leurs raisons. Les freins ont été nombreux et d'ordre plus sociologique que gustatif. Selon moi, le principal demeure la méconnaissance, la totale incompréhension de ce qui se passait alors.
Puis, les temps ont changé. La concurrence s'est réveillée sous l'effet de l'argent rentrant. Et Lagrange n'est plus sorti parmi les douze meilleurs vins du Médoc comme se plaisait à l'expérimenter chaque année l'homme qui lui doit tout et premier grand directeur : Marcel Ducasse. Mais Bordeaux est ainsi. En étant longtemps le plus étendu des crus classés (118 ha) avant de se faire doubler par La Tour Carnet, l'exploit visé consistait à faire bon avec un grand nombre de bouteilles. L'entreprise Lagrange y réussit parfaitement. Cependant, pour interpeller un autre public plus gourmand, plus argenté, aux réseaux plus influents, il manque au tableau d'honneur de Lagrange de grosses notes de dégustation comme certains de ses confrères oeuvrant dans la même catégorie peuvent parfois en obtenir. Bref, un millésime qui vous fait faire waouh lorsque vous l'avez en bouche, qui vous fait ressentir une émotion si profonde que le goûteur et tous les codes avec s'en trouvent bouleversés.
* Les performances récentes de Lagrange goûté en bouteilles chez les particuliers en dégustation à l'aveugle.
- En 2019, le 1999 vingt ans après sort en onzième position parmi les crus les plus célèbres de Bordeaux et en tête des crus de Saint-Julien (voir carnet 91).
- En 2018, le 1988 trente ans après sort premier ex-aequo avec Haut Brion et Mouton Rothschild (voir carnet 88).
- En 2016, le 1996 vingt ans après sort en douzième position à égalité avec Angélus, Lynch Bages et Pichon Comtesse. Et le 1986, trente ans après, sort en quatrième position derrière Haut Brion, Mouton Rothschild et Rauzan Segla (voir carnet 80).
_____________________________________________________________________________
©Copyright
Cette publication est éditée par Jean-Marc Quarin Sarl, 10 allée de Ginouilhac, Le Taillan-Médoc. France.
Contact : www.quarin.com
Les médias et les distributeurs de vins peuvent utiliser ces notations à condition de ne pas les déformer et en citant à la fois l'origine de leur source : quarin.com ainsi que son auteur : Jean-Marc Quarin.
- Les performances récentes de Lagrange goûtées en bouteilles chez les particuliers en dégustation à l'aveugle.
- Les Fiefs de Lagrange de 2018 à 2009.
- Sessions de "la Bouche avant le Nez" à Bordeaux et Paris : les dates sont en ligne. Paris : le programme change le 11 mars avec une verticale de Smith Haut Lafitte rouge et blanc.
- Stage primeurs 2019 : la date est en ligne.
Chroniques 277 et 278 (1er février 2020)
Mon intérêt pour ce cru remonte au milieu des années 1980, lorsque je l'ai vu renaître. Sa reprise en main s'est effectuée dans les règles de l'art avec un sens affirmé de ce qu'un grand Médoc doit être. Lagrange n'a jamais cédé à la facilité de prendre un consultant internationalement connu pour accélérer les étapes de la notoriété et aller dans le sens du vent, d'une époque aujourd'hui révolue. Ni trop boisé, ni trop extrait, ni trop bon trop vite, Lagrange s'est engagé dans la production de vins sérieux, qui durent. A l'occasion de cette chronique, je me suis replongé sur les notes attribuées en Primeur. J'ai vu, comme vous pouvez le faire vous-même en consultant l'historique des dégustations, une similitude quasi exacte des notations entre le vin dégusté en Primeur et celui diffusé en bouteilles. C'est un élément supplémentaire de satisfaction pour l'amateur et l'acheteur en souscription.
En reprenant en 1983 un vignoble auquel il manquait 50 à 60 hectares de vignes, il s'est passé une chose que nul n'aurait pu anticiper. L'utilisation de matériel végétal choisi, de bons porte-greffes, le choix averti de la densité de plantation, la construction d'un chai moderne ont très vite fait ressortir Lagrange dans les dégustations comparatives au milieu de ses pairs. En réalité, même plus célèbres, nombre de ces derniers étaient mal équipés. Il reste de cette époque qu'aujourd'hui encore, les vins produits entre 1985 et 1999 sortent parmi les premiers dans les dégustations effectuées dix, vingt ans ou trente ans après.*( voir ci-dessous).
Il est dommage que peu de journalistes du vin aient compris à l'époque ces succès et leurs raisons. Les freins ont été nombreux et d'ordre plus sociologique que gustatif. Selon moi, le principal demeure la méconnaissance, la totale incompréhension de ce qui se passait alors.
Puis, les temps ont changé. La concurrence s'est réveillée sous l'effet de l'argent rentrant. Et Lagrange n'est plus sorti parmi les douze meilleurs vins du Médoc comme se plaisait à l'expérimenter chaque année l'homme qui lui doit tout et premier grand directeur : Marcel Ducasse. Mais Bordeaux est ainsi. En étant longtemps le plus étendu des crus classés (118 ha) avant de se faire doubler par La Tour Carnet, l'exploit visé consistait à faire bon avec un grand nombre de bouteilles. L'entreprise Lagrange y réussit parfaitement. Cependant, pour interpeller un autre public plus gourmand, plus argenté, aux réseaux plus influents, il manque au tableau d'honneur de Lagrange de grosses notes de dégustation comme certains de ses confrères oeuvrant dans la même catégorie peuvent parfois en obtenir. Bref, un millésime qui vous fait faire waouh lorsque vous l'avez en bouche, qui vous fait ressentir une émotion si profonde que le goûteur et tous les codes avec s'en trouvent bouleversés.
* Les performances récentes de Lagrange goûté en bouteilles chez les particuliers en dégustation à l'aveugle.
- En 2019, le 1999 vingt ans après sort en onzième position parmi les crus les plus célèbres de Bordeaux et en tête des crus de Saint-Julien (voir carnet 91).
- En 2018, le 1988 trente ans après sort premier ex-aequo avec Haut Brion et Mouton Rothschild (voir carnet 88).
- En 2016, le 1996 vingt ans après sort en douzième position à égalité avec Angélus, Lynch Bages et Pichon Comtesse. Et le 1986, trente ans après, sort en quatrième position derrière Haut Brion, Mouton Rothschild et Rauzan Segla (voir carnet 80).
- La dégustation a eu lieu au château en juin 2019. Les vins étaient servis à l'aveugle dans un ordre décidé par l'organisateur. Pour faciliter la lecture, je publie les commentaires par ordre chronologique.
Lagrange 2018 17 // 94
Ce millésime n'est pas encore en bouteilles, mais cela fait quatre fois depuis les Primeurs que je le goûte à ce niveau. Il figure parmi les grandes réussites de Lagrange.
Couleur noire, pourpre et intense. Nez intense, fin, fruité, pur, mûr et complexe. Moelleux à l'attaque, fondant au développement, particulièrement aromatique et juteux en milieu de bouche, le vin évolue puissant, légèrement vanillé, savoureux, sur une tannicité charnue et enveloppée. Très belle longueur. 2028 – 2050.
Lagrange 2017 16,25 // 91
Couleur sombre, d'intensité normale et vive. Nez moyennement intense, fruité, avec une touche florale. Délicat à l'attaque, suave au développement, avec un corps élancé, le vin s'achève long, savoureux, sans dureté, dans un style nuancé très Saint-Julien. C'est délicieux. A goûter avant qu'il ne se referme sinon 2025 - 2037.
Lagrange 2016 17 // 94
Couleur sombre, intense, belle et jeune. Nez intense et de suite fin, au fruité frais, mûr, subtil et crémeux. Texture de suite délicate en entrée de bouche, puis moelleuse au développement. Le vin se développe profond, savoureux, juteux et finalement noble dans son toucher et ses arômes. Très belle persistance où derrière le tannin revient le parfum. C'est très bon. Un succès plusieurs fois confirmé depuis les Primeurs. 2027 – 2055.
Lagrange 2015 15,5 // 88 et 16,75 // 93
La première bouteille s'est montrée fruitée, avec un corps correct, mais une finale un peu acide. La seconde est plus conforme aux dégustations précédentes de ce millésime.
Couleur sombre, intense et jeune. Nez moyennement aromatique, au fruité mûr. Moelleux à l'attaque, savoureux au milieu, avec un corps présent et fondant, le vin évolue juteux, long et parfumé en finale, sans aucune austérité. Belle persistance. 2025 – 2045.
Lagrange 2014 15,75 // 89
Couleur sombre, intense et jeune. Nez moyennement intense, au fruité à la fois mûr et un peu vif. La bouche est corpulente, avec des atouts intéressants à l'attaque et une fermeté tannique austère en seconde partie du palais. Longueur moyenne. 2026 – 2036.
Lagrange 2013 16 // 90
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, au fruité mûr, avec des notes épicées et vanillées proches du bois. Caressant à l'attaque, suave au développement, avec un corps tendre, mais parfumé, le vin s'étire en finale, savoureux, sans angle et sur une bonne longueur. Une belle surprise. En profiter de suite et avant 2028.
Lagrange 2012 16,5 // 92
Voici une autre belle surprise de la dégustation. Elle est d'autant plus honorable qu'à l'aveugle, ce vin a été servi après le 2016.
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, au fruité un peu froid. Entrée en bouche plutôt moelleuse, le vin se développe suave et aromatique en milieu de bouche, sur un corps présent et moelleux. Il évolue caressant, avant de se prolonger floral, fruité, savoureux et sans angle dans la persistance. C'est très bon. A boire et avant 2035.
Lagrange 2011 16,5 // 92
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement aromatique, fruité et un peu froid. Moelleux à l'attaque, puis juteux en milieu de bouche, le vin prend une dimension fougueuse. Il évolue savoureux, long, avec du goût et des tannins enrobés. Il est sans austérité pour un millésime qui l'est souvent. N'hésitez pas à le goûter et avant 2040.
Lagrange 2010 15,75 // 89 ?
Couleur sombre et intense, vive, bleutée et jeune. Nez d'intensité moyenne qui surprend pour son aspect froid. Touche lactique. Juteux à l'attaque, savoureux en milieu de bouche, floral et pourtant dense, le vin évolue austère en finale. Longueur normale. Un comportement décevant vu les notes accordées précédemment. J'ai pensé à une mauvaise bouteille. Une autre fut ouverte plus douce au nez, mais pas moins austère en finale (16 // 90).
Lagrange 2009 16 // 90 et 16,5 // 92
J'ai été très surpris que ce 2009 n'écrase pas le 2013 qui le précédait dans la dégustation à l'aveugle. Une autre bouteille a été ouverte, meilleure.
Première bouteille. Couleur sombre, intense, belle et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, fruité, crémeux, avec une touche de café. En bouche les perceptions sont contradictoires. Comment un vin peut-il être moelleux dans sa texture et froid dans ses arômes tout en étant plutôt persistant ? J'ai pensé qu'il s'agissait d'une mauvaise bouteille.
Seconde bouteille. Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, au fruité mûr et précis. Gras à l'attaque, suave au développement, très fruité, le vin évolue agréable, à la fois dense et aérien, vers une bonne finale sans angle et aromatique. 2020 – 2045.
Lagrange 2008 16,5 // 92
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, fruité (un brin vif) et vanillé. Moelleux à l'attaque, finement gras au développement, plutôt aromatique, le vin caresse le palais, charmeur, long et sans angle. Une belle réussite. A boire et avant 2035.
Lagrange 2007 15,5 // 88
Je ne l'avais pas regoûté depuis 2012. Il convient de le boire.
Couleur sombre, d'intensité normale et évoluée. Nez fruité et discret. Bouche agréable, savoureuse, finement aromatisée et plutôt aérienne. Longueur normale. Du plaisir. A boire et avant 2024.
Lagrange 2006 16 // 90
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez moyennement aromatique, au fruité frais. Finement moelleux en entrée de bouche, arrondi au milieu, d'une corpulence normale, le vin s'achève un brin ferme en finale tout en restant agréable. Longueur moyenne. A boire et avant 2035.
Lagrange 2005 15,5 // 88 et 17 // 94
La première bouteille est simple (je rappelle qu'on est à l'aveugle) et me laisse penser à un petit millésime. La seconde bouteille est superbe.
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement aromatique, au fruité mûr. Moelleux au départ, savoureux en milieu de bouche, très juteux, le vin fond au palais, noble. Il accélère en finale, long, réglissé et sans angle. A boire et avant 2040.
Lagrange 2004 15,75 // 89
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense et fruité, se développant un peu vif à l'agitation. Moelleux à l'attaque, savoureux au développement et plutôt corpulent, le vin évolue un peu âpre en dernière partie de bouche. Finale plutôt austère qui nécessitera de manger avec. A boire et avant 2028.
Lagrange 2003 16,5 // 92
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez d'intensité moyenne, fruité, avec une note subtile d'évolution et un début de bouquet. Touche de cèdre. Caressant à l'attaque, suave au développement, plutôt aromatique en milieu de bouche, le vin caresse le palais et vient s'achever long, très bon et surtout incrachable. En pleine forme en ce moment. En profiter et avant 2030.
Lagrange 2002 16,25 // 91
Je l'ai toujours considéré comme un succès de l'année. Cette nouvelle dégustation le confirme. Notez aussi que ce millésime est actuellement à point à Bordeaux.
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, avec une nuance de fruits rouges et blancs et une touche viandée. Entrée en bouche délicate, puis le vin se développe très bien construit sur un corps allongé, particulièrement fruité et savoureux. Il s'étire en finale, long, sur une tannicité enrobée. Profitez-en de suite et avant 2028.
Lagrange 2001 16 // 90
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez intense, fin, fruité et joli. Nuances de café et touche de cèdre. C'est un bouquet. Caressant à l'attaque, juteux en milieu de bouche, avec un corps un tantinet vif et plutôt tendu, il s'achève sur une longueur normale et agréable. A boire et avant 2030.
Lagrange 2000 16,25 // 91
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez d'intensité moyenne, fruité et fin. Nuances de café. Début d'un bouquet de vieillissement. Ressemble beaucoup au 2001. Entrée en bouche délicate, mais aussi suave. Le vin se développe très fruité au milieu. Il évolue sur une bonne corpulence, savoureux, sur une tannicité un brin apparente dans la persistance. Longueur normale. Profil charmeur. A boire et avant 2028.
Nouvelles notes pour Les Fiefs de Lagrange
2018 : 15 // 87 – Très beau nez au fruité pur et mûr. Bouche ronde, moelleuse et agréable.
2017 : 14,75 // 86-87 – Vin léger, agréable, savoureux, un tantinet âpre.
2016 : 15 // 87 – Joli nez très fruité. Bouche savoureuse. Corps et longueur moyens.
2015 : 14,5 // 86 – Bouche étonnamment rigide pour le millésime. Rappelle la première bouteille du grand vin.
2014 : 15,5 // 88 – Joli nez fruité et vanillé. Bouche bien construite et plutôt sèveuse. Longueur moyenne. Une bonne surprise.
2013 : 14,75 // 86-87 – Nez déjà très évolué. Bouche légère, un tantinet âpre en finale.
2012 : 15 // 87 – Vin tendre, agréable, léger, mais parfumé.
2011 : 14,5 // 86 – Joli nez. Bouche au déroulé austère. Conforme au millésime.
2010 : 14,75 // 86-87 – Nez évolué (curry). Bouche fruitée, avec des notes un peu vives et âpres dans la persistance.
2009 : 15,75 // 89 – Superbe nez fruité et épicé. Bouche complète, avec des nuances de fruits mûrs et de réglisse. Très bon en ce moment.
Belle lecture,
Jean-Marc Quarin
Lagrange 2018 17 // 94
Ce millésime n'est pas encore en bouteilles, mais cela fait quatre fois depuis les Primeurs que je le goûte à ce niveau. Il figure parmi les grandes réussites de Lagrange.
Couleur noire, pourpre et intense. Nez intense, fin, fruité, pur, mûr et complexe. Moelleux à l'attaque, fondant au développement, particulièrement aromatique et juteux en milieu de bouche, le vin évolue puissant, légèrement vanillé, savoureux, sur une tannicité charnue et enveloppée. Très belle longueur. 2028 – 2050.
Lagrange 2017 16,25 // 91
Couleur sombre, d'intensité normale et vive. Nez moyennement intense, fruité, avec une touche florale. Délicat à l'attaque, suave au développement, avec un corps élancé, le vin s'achève long, savoureux, sans dureté, dans un style nuancé très Saint-Julien. C'est délicieux. A goûter avant qu'il ne se referme sinon 2025 - 2037.
Lagrange 2016 17 // 94
Couleur sombre, intense, belle et jeune. Nez intense et de suite fin, au fruité frais, mûr, subtil et crémeux. Texture de suite délicate en entrée de bouche, puis moelleuse au développement. Le vin se développe profond, savoureux, juteux et finalement noble dans son toucher et ses arômes. Très belle persistance où derrière le tannin revient le parfum. C'est très bon. Un succès plusieurs fois confirmé depuis les Primeurs. 2027 – 2055.
Lagrange 2015 15,5 // 88 et 16,75 // 93
La première bouteille s'est montrée fruitée, avec un corps correct, mais une finale un peu acide. La seconde est plus conforme aux dégustations précédentes de ce millésime.
Couleur sombre, intense et jeune. Nez moyennement aromatique, au fruité mûr. Moelleux à l'attaque, savoureux au milieu, avec un corps présent et fondant, le vin évolue juteux, long et parfumé en finale, sans aucune austérité. Belle persistance. 2025 – 2045.
Lagrange 2014 15,75 // 89
Couleur sombre, intense et jeune. Nez moyennement intense, au fruité à la fois mûr et un peu vif. La bouche est corpulente, avec des atouts intéressants à l'attaque et une fermeté tannique austère en seconde partie du palais. Longueur moyenne. 2026 – 2036.
Lagrange 2013 16 // 90
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, au fruité mûr, avec des notes épicées et vanillées proches du bois. Caressant à l'attaque, suave au développement, avec un corps tendre, mais parfumé, le vin s'étire en finale, savoureux, sans angle et sur une bonne longueur. Une belle surprise. En profiter de suite et avant 2028.
Lagrange 2012 16,5 // 92
Voici une autre belle surprise de la dégustation. Elle est d'autant plus honorable qu'à l'aveugle, ce vin a été servi après le 2016.
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, au fruité un peu froid. Entrée en bouche plutôt moelleuse, le vin se développe suave et aromatique en milieu de bouche, sur un corps présent et moelleux. Il évolue caressant, avant de se prolonger floral, fruité, savoureux et sans angle dans la persistance. C'est très bon. A boire et avant 2035.
Lagrange 2011 16,5 // 92
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement aromatique, fruité et un peu froid. Moelleux à l'attaque, puis juteux en milieu de bouche, le vin prend une dimension fougueuse. Il évolue savoureux, long, avec du goût et des tannins enrobés. Il est sans austérité pour un millésime qui l'est souvent. N'hésitez pas à le goûter et avant 2040.
Lagrange 2010 15,75 // 89 ?
Couleur sombre et intense, vive, bleutée et jeune. Nez d'intensité moyenne qui surprend pour son aspect froid. Touche lactique. Juteux à l'attaque, savoureux en milieu de bouche, floral et pourtant dense, le vin évolue austère en finale. Longueur normale. Un comportement décevant vu les notes accordées précédemment. J'ai pensé à une mauvaise bouteille. Une autre fut ouverte plus douce au nez, mais pas moins austère en finale (16 // 90).
Lagrange 2009 16 // 90 et 16,5 // 92
J'ai été très surpris que ce 2009 n'écrase pas le 2013 qui le précédait dans la dégustation à l'aveugle. Une autre bouteille a été ouverte, meilleure.
Première bouteille. Couleur sombre, intense, belle et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, fruité, crémeux, avec une touche de café. En bouche les perceptions sont contradictoires. Comment un vin peut-il être moelleux dans sa texture et froid dans ses arômes tout en étant plutôt persistant ? J'ai pensé qu'il s'agissait d'une mauvaise bouteille.
Seconde bouteille. Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, au fruité mûr et précis. Gras à l'attaque, suave au développement, très fruité, le vin évolue agréable, à la fois dense et aérien, vers une bonne finale sans angle et aromatique. 2020 – 2045.
Lagrange 2008 16,5 // 92
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement intense, fruité (un brin vif) et vanillé. Moelleux à l'attaque, finement gras au développement, plutôt aromatique, le vin caresse le palais, charmeur, long et sans angle. Une belle réussite. A boire et avant 2035.
Lagrange 2007 15,5 // 88
Je ne l'avais pas regoûté depuis 2012. Il convient de le boire.
Couleur sombre, d'intensité normale et évoluée. Nez fruité et discret. Bouche agréable, savoureuse, finement aromatisée et plutôt aérienne. Longueur normale. Du plaisir. A boire et avant 2024.
Lagrange 2006 16 // 90
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez moyennement aromatique, au fruité frais. Finement moelleux en entrée de bouche, arrondi au milieu, d'une corpulence normale, le vin s'achève un brin ferme en finale tout en restant agréable. Longueur moyenne. A boire et avant 2035.
Lagrange 2005 15,5 // 88 et 17 // 94
La première bouteille est simple (je rappelle qu'on est à l'aveugle) et me laisse penser à un petit millésime. La seconde bouteille est superbe.
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez moyennement aromatique, au fruité mûr. Moelleux au départ, savoureux en milieu de bouche, très juteux, le vin fond au palais, noble. Il accélère en finale, long, réglissé et sans angle. A boire et avant 2040.
Lagrange 2004 15,75 // 89
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense et fruité, se développant un peu vif à l'agitation. Moelleux à l'attaque, savoureux au développement et plutôt corpulent, le vin évolue un peu âpre en dernière partie de bouche. Finale plutôt austère qui nécessitera de manger avec. A boire et avant 2028.
Lagrange 2003 16,5 // 92
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez d'intensité moyenne, fruité, avec une note subtile d'évolution et un début de bouquet. Touche de cèdre. Caressant à l'attaque, suave au développement, plutôt aromatique en milieu de bouche, le vin caresse le palais et vient s'achever long, très bon et surtout incrachable. En pleine forme en ce moment. En profiter et avant 2030.
Lagrange 2002 16,25 // 91
Je l'ai toujours considéré comme un succès de l'année. Cette nouvelle dégustation le confirme. Notez aussi que ce millésime est actuellement à point à Bordeaux.
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, avec une nuance de fruits rouges et blancs et une touche viandée. Entrée en bouche délicate, puis le vin se développe très bien construit sur un corps allongé, particulièrement fruité et savoureux. Il s'étire en finale, long, sur une tannicité enrobée. Profitez-en de suite et avant 2028.
Lagrange 2001 16 // 90
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez intense, fin, fruité et joli. Nuances de café et touche de cèdre. C'est un bouquet. Caressant à l'attaque, juteux en milieu de bouche, avec un corps un tantinet vif et plutôt tendu, il s'achève sur une longueur normale et agréable. A boire et avant 2030.
Lagrange 2000 16,25 // 91
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez d'intensité moyenne, fruité et fin. Nuances de café. Début d'un bouquet de vieillissement. Ressemble beaucoup au 2001. Entrée en bouche délicate, mais aussi suave. Le vin se développe très fruité au milieu. Il évolue sur une bonne corpulence, savoureux, sur une tannicité un brin apparente dans la persistance. Longueur normale. Profil charmeur. A boire et avant 2028.
Nouvelles notes pour Les Fiefs de Lagrange
2018 : 15 // 87 – Très beau nez au fruité pur et mûr. Bouche ronde, moelleuse et agréable.
2017 : 14,75 // 86-87 – Vin léger, agréable, savoureux, un tantinet âpre.
2016 : 15 // 87 – Joli nez très fruité. Bouche savoureuse. Corps et longueur moyens.
2015 : 14,5 // 86 – Bouche étonnamment rigide pour le millésime. Rappelle la première bouteille du grand vin.
2014 : 15,5 // 88 – Joli nez fruité et vanillé. Bouche bien construite et plutôt sèveuse. Longueur moyenne. Une bonne surprise.
2013 : 14,75 // 86-87 – Nez déjà très évolué. Bouche légère, un tantinet âpre en finale.
2012 : 15 // 87 – Vin tendre, agréable, léger, mais parfumé.
2011 : 14,5 // 86 – Joli nez. Bouche au déroulé austère. Conforme au millésime.
2010 : 14,75 // 86-87 – Nez évolué (curry). Bouche fruitée, avec des notes un peu vives et âpres dans la persistance.
2009 : 15,75 // 89 – Superbe nez fruité et épicé. Bouche complète, avec des nuances de fruits mûrs et de réglisse. Très bon en ce moment.
Belle lecture,
Jean-Marc Quarin
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©Copyright
Cette publication est éditée par Jean-Marc Quarin Sarl, 10 allée de Ginouilhac, Le Taillan-Médoc. France.
Contact : www.quarin.com
Les médias et les distributeurs de vins peuvent utiliser ces notations à condition de ne pas les déformer et en citant à la fois l'origine de leur source : quarin.com ainsi que son auteur : Jean-Marc Quarin.