09/02/2015
Jean-Marc Quarin déclasse château Pavie
Chronique 183 – 184
Video l'avis des participants à la dégustation: https://www.youtube.com/watch?v=wWa47kECwAU
Chers lecteurs,
La publication du classement des premiers grands crus classés A de Saint-Emilion m'a donné envie avec quelques amis de nous réunir autour de ces bouteilles. Dans ce choix tous les types de millésimes sont représentés : 1998 année très merlot à l'été exceptionnel, mais au mois de septembre pluvieux, 2003 l'année de la canicule en août et de la maturité phénolique difficilement atteinte, 2004 l'année au volume pléthorique à l'été moyen, mais à la fin de saison splendide et inespérée, 2005 l'année solaire, mais à la maturité lente et homogène, 2006 le millésime proche de 2005, mais contrarié par les pluies de septembre, 2008 l'année où pendant l'été la sècheresse a primé sur la chaleur et au bel été indien, 2009 le millésime à la maturité lente, à l'été doux avec (on l'a oublié) de la pluie en septembre surtout rive droite. Bref, voici ces 4 crus en compétition sur des types de millésimes différents. Les meilleurs seront les plus réguliers. Ne dit-on pas d'un grand terroir que son premier rôle est de tempérer les effets climatiques et parvenir à une réelle homogénéité dans la qualité de sa production ?
Les deux crus historiques, Ausone et Cheval Blanc enchanteraient-ils ou décevraient-ils ? Comment allaient se comporter les deux nouveaux entrants : Angélus et Pavie ?
Je le rappelle, les vins ont été achetés en primeurs, conservés en Suisse, à 850 km de Bordeaux (cette précision est destinée à ceux qui croient que les vins s'abiment parce qu'ils voyagent loin). La dégustation a eu lieu à l'aveugle. Elle a couté environ 19 000 euros.
Un résultat qui confirme ce que je savais déjà
Dans mon guide paru en 2011, je classe 329 crus de Bordeaux selon leur niveau de notation sur 15 millésimes entre 1994 et 2010. Cheval Blanc ressort comme le premier vin de Saint-Emilion avec une moyenne de 17.4, Ausone comme le second avec une moyenne de 17.3, Angélus comme le troisième avec une note moyenne de 17 et Troplong Mondot comme le quatrième avec une note moyenne de 16.8. Pavie ne vient qu'en dixième position avec une moyenne de 16.3.
Dans la dégustation présentée ci-dessous, j'obtiens le même type de résultat. Angélus se positionne bien comme le troisième meilleur vin de Saint-Emilion, mais loin derrière Ausone et Cheval Blanc, Pavie est très distancé. La moyenne des notes place Cheval Blanc en tête avec 16.96 points. A 16.93 Ausone est à peine en dessous. Angélus obtient 16,18 points et Pavie 15.68 points.
Toutefois, avec des positions sans cesse excellentes dans la qualité (3 fois premier, 4 fois second) Ausone a fait la plus forte impression sur le public présent qui ne s'attendait pas à cette prestation. Quant à Cheval Blanc, je remarque qu'il finit 3 fois premier dans les millésimes récents, signe probable d'un regain d'application.
Les deux premiers crus historiques (chacun 3 fois premier) dominent la dégustation. Un éclat gustatif et aromatique les caractérise. Ce référentiel aromatique, de parfums, de goût et de texture distingue aussi le classement des crus bourguignons. Je dirai même qu'il est le dénominateur commun des plus grands vins du monde. Dans sa courte histoire depuis l'introduction de la barrique dans ses chais en 1985, Angélus se remarque aussi pour sa capacité à offrir un goût éclatant, mais moins souvent. Pavie y échoue fréquemment. Il apparaît donc à travers ma dégustation l'idée que ces quatre premiers grands crus classés A de Saint-Emilion ne sont pas exactement au même niveau.
Un classement de l'élite des vins de Saint-Emilion qui ne tient compte du goût que pour 30% de la note finale !!!
Dans le classement des vins de St Emilion en 2012, comment se compose la note finale obtenue par les crus postulant au rang de premier grand cru classé ?
Je cite là des extraits du règlement paru dans l'arrêté du 6 juin 2011 relatif au règlement concernant le classement des « premiers grands crus classés » et des « grands crus classés » de l'appellation d'origine contrôlée « Saint-Emilion grand cru »
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024186229&dateTexte=&categorieLien=id
« Les critères et pondérations retenus par la commission pour fixer la note des candidats sont les suivants :
• Pour la mention « premier grand cru classé » :
1. Niveau de qualité et constance des vins appréciés à partir de l'excellence des résultats de la dégustation et de l'aptitude au vieillissement (30 % de la note finale) ;
2. Notoriété appréciée au regard de la valorisation nationale et internationale du vin de l'exploitation et de la mise en valeur exceptionnelle du site (35 % de la note finale) ;
3. Caractérisation de l'exploitation appréciée à partir de l'assiette foncière, de l'homogénéité de ou des entités culturales et de l'analyse topographique et géo-pédologique (30 % de la note finale) ;
4. Conduite de l'exploitation tant sur le plan viticole que sur celui de l'oenologie appréciée en tenant compte de l'encépagement, de la structuration et de la conduite du vignoble, de la traçabilité parcellaire en vinification et des conditions de vinification et d'élevage (5 % de la note finale).
• Tout candidat dont la note finale est supérieure ou égale à 16 sur 20 est proposé au classement « premier grand cru classé ».
• La commission peut décerner des distinctions (A et B) aux vins proposés pour la mention « premier grand cru classé » compte tenu de leur notoriété et de leur aptitude au vieillissement. »
En choisissant d'instituer le bon goût d'une des régions viticoles les plus connues au monde à travers un règlement où la note sur le goût ne compte que pour 30 %, on peut se demander quelle mouche a piqué le législateur ?
Le moins qu'il puisse faire serait de le préciser sous la mention « Premier grand cru classé A ou B de Saint-Emilion ».
Et que penser du point 3 qui a trait au terroir et du point 4 qui concerne le travail des hommes ? Pourquoi les séparer de la note sur le goût, alors que ces deux points en sont étroitement responsables ? Quant au point 2 où il est question de mise en valeur exceptionnelle du site, il s'agit tout simplement d'avoir de beaux bâtiments, éventuellement un restaurant, pour obtenir une bonne note. Bref, l'étiquette, l'image avant le goût (Je me demande si Ausone dont les extérieurs du château n'ont pas changé d'apparence depuis si longtemps aurait pu être recalé.).
1ère série : millésime 1998
Remarques : les nez les plus parfumés sont à Ausone et Cheval Blanc. Les couleurs sont proches, excepté celle de Cheval Blanc qui est plus faible. Le fournisseur de bouchons au logo à la couronne induit des différences importantes d'une bouteille à l'autre comme déjà remarqué sur d'autres vins dans les chroniques précédentes.
Ausone 1998 16,5 // 92
Logo sur le bouchon : une couronne
Couleur rouge sombre, d'intensité moyenne. Nez fin, fruité, subtil. La présence de cèdre annonce le début d'un bouquet. Bouche soyeuse, très savoureuse, à la note fumée et grillée et aux tannins fins. Densité normale. Persistance légèrement vive, mais savoureuse et distinguée. A perdu son excès de bois. On peut commencer à l'ouvrir et avant 2030.
Pavie 1998 15 // 87
Logo sur le bouchon : SBM
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez fruité, mais aussi oxydatif et simple. Extrait dés l'entrée en bouche, le vin se développe avec peu de goût et des tannins fermes en finale. Ensemble simple. Une bouteille décevante. Voir historique dans la base de données.
Angélus 1998 17 // 94
Logo sur le bouchon : JL
Couleur sombre, d'intensité normale et légèrement évoluée. Nez discret, fruité, animal, avec moins de finesse d'arômes qu'Ausone. Jolie entrée en bouche ample. Le vin se développe très, très fruité, gras, vers une finale puissante, avec du goût et des tannins un brin apparents, mais bien enrobés. Longue persistance savoureuse.
Cheval Blanc 1998 16 // 90
Logo sur le bouchon : une couronne
Couleur sombre, d'intensité normale et plus évoluée qu'Ausone et Angélus. Nez fin, fruité et subtil sentant bon le cabernet franc. Bouche un peu vive, parfumée, mais s'achevant un brin acide. Une bouteille à problème lié à ce bouchonnier. Quel dommage !
2ème série : millésime 2003
Remarques : dans cette série, seul le nez d'Ausone brille. Les trois autres sont très proches. J'ai prolongé les dates de consommation d'Angélus et Cheval Blanc, mais j'ai rétréci la fourchette pour Pavie. Ce vin avait défrayé la chronique en primeur. Force est de constater que les dégustateurs comme moi qui s'étaient rangés du côté de Jancis Robinson avaient raison.
Ausone 2003 18 // 96
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, vive et belle. Très beau nez, fin, subtil, frais, profond et minéral. Il domine tous les autres vins de la série. Superbe entrée en bouche caressante, puis le vin se développe aérien, juteux, sur un toucher subtil, avec du goût et une fraîcheur exemplaire. Délicat, soyeux, savoureux, il finit incrachable sur un grain fin et parfumé. Grande longueur. Grande bouteille. A boire et avant 2050.
Angélus 2003 17 // 94
Logo sur le bouchon : JL
Couleur sombre et intense, aux reflets noirs. Nez fruité de type mûr à l'opposé du vin précédent. Soyeux à l'attaque, le vin se développe caressant, juteux et très savoureux. Note un peu chaleureuse au milieu. Finale longue et incrachable faisant penser à la présence de cabernet franc. A boire et avant 2030.
Cheval Blanc 2003 16,5 // 92
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre. Intensité normale. Légère évolution. Nez fruité de type mûr. Touche de caramel. Entrée en bouche ample. Le vin se développe musclé, savoureux, frais au milieu, puissant, mais paradoxalement pour le cru sa tannicité est un peu granuleuse. Bonne longueur. 2015 – 2035.
Pavie 2003 15 // 87
Logo sur le bouchon : AL
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez fruité de type mûr. Extrait. Bouche de suite extraite, évoluant rude et boisée. Il lui manque le goût et la grâce. L'évolution de ce vin est décevante. A boire et avant 2025.
3ème série : millésime 2005
Remarque : Je recommande de ne pas encore goûter les 2005. Pavie est le plus prêt à boire.
Pavie 2005 17,25 // 94
Logo sur le bouchon : LBG
Couleur sombre, intense et jeune. Nez intense, puissant et extrait. Belle entrée en bouche caressante. Développement très, très fruité, juteux, un brin boisé, mais très savoureux, avec du goût, du gras et une note crémeuse. Longue finale très plaisante. 2015 – 2030.
Angélus 2005 17,25 // 94
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et jeune. Nez frais, fin, subtil et complexe. Frais à l'attaque, juteux au développement, parfumé au milieu, mais un brin extrait, ce vin puissant évolue gras et tannique en finale. Très belle longueur énergique, savoureuse. Surtout ne pas le goûter encore. Attendre 2020 et avant 2050.
Cheval Blanc 2005 16,75 // 93
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre. Intensité moyenne et légère évolution. Nez discret et fruité de type mûr. Vis-à-vis des vins précédents, l'entrée en bouche est un peu vive. Le vin se développe caressant et évolue sur une touche d'austérité. Belle longueur sèveuse dont la fermeté pourrait laisser croire à l'aveugle à la présence de calcaire. Or il n'en est rien. Garde impérative. Attendre 2020 et avant 2050.
Ausone 2005 17,5 // 95
Logo sur le bouchon : un A dans un cercle
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, frais, fruité. Note de cèdre. De suite minutieux dans sa texture en entrée en bouche, ce vin se développe parfumé sur un beau toucher aérien et fondant. Il évolue juteux et noble sur une finale savoureuse, juste un peu extraite. Bonne longueur. 2020 – 2060.
4ème série : millésime 2008
Remarques : Cheval Blanc brille. Les trois autres crus se voient qualifiés d'extraits.
Cheval Blanc 2008 18 // 96
Logo sur le bouchon : JL
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité de type mûr, frais, profond, complexe. Bouche fondante, aérienne, juteuse, au toucher noble. Le vin rebondit au milieu, puis s'achève sèveux, long, avec du goût et des tannins fins. C'est très bon. 2023 – 2040.
Ausone 2008 16,25 // 91
Logo sur le bouchon : non indiqué
Couleur sombre, de bonne intensité, jeune et vive. Nez fruité, mais aussi un brin extrait et oxydatif. Ferme à l'attaque, fruité et frais au développement, mais extrait. Ce vin s'achève austère sur une bonne longueur, à la saveur un peu floutée. Peut-être une bouteille endommagée par le bouchon.
Pavie 2008 16 // 90
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense, vive et belle. Nez complexe, au fruité très mûr. Touche de vanille et de pruneau. Bouche malheureusement très extraite, fruitée, épicée et austère dans la persistance. Peut-être un problème de bouchon. 2020 – 2035.
Angélus 2008 16,25 // 91
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, légèrement évoluée. Nez intense, fin, fruité, crémeux, frais, mûr et truffé. Gras à l'attaque, fruité au milieu de bouche, mais austère. Ce vin s'achève épicé, persistant, mais un peu rude en finale. 2020 – 2035.
5ème série : millésime 2009
Remarque : je m'attendais à plus de fond sur la bouche de ce millésime.
Ausone 2009 17 // 94
Logo sur le bouchon : non indiqué
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité de type mûr. Vanillé. Bouche douce, parfumée, suave, avec du goût, du corps et des tannins fins. Longue persistance sur une touche légèrement goudronnée. Très agréable. 2016 – 2050.
Cheval Blanc 2009 17,5 // 95
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité de type frais et mûr. Truffé. Entrée en bouche caressante, puis le vin se développe parfumé, délicieux, soyeux, fondant, avec du goût et des tannins fins. Finale à la note de cassis. On aurait envie de le boire de suite. 2020 – 2040.
Pavie 2009 15 // 87
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur intense, sombre et jeune. Nez simple de type oxydatif. Bouche corpulente, mais s'achevant en séchant ! Une mauvaise surprise. J'avais été enthousiasmé par ce vin (18,5 // 97) au château en avril 2012, mais les deux bouteilles ouvertes en provenance de la même caisse n'ont obtenu que 15,75 (89) puis 15 (87) pour cette dernière !
Angélus 2009 16,75 // 93
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité et mûr à la note goudron. Bouche aromatique, grasse, évoluant austère, un brin extraite, mais longue. Je l'avais goûté plus hédoniste et sans aspérité deux mois auparavant.
6ème série : millésime 2004
Remarques: le charme d'un millésime prêt à boire. Dommage pour la bouteille d'Angelus.
Pavie 2004 15,75 // 89
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre. Bonne intensité. Légère évolution. Nez fruité, frais, vanillé, évoluant vite sur des notes de goudron et une pointe plus oxydative. Bouche dense, mais extraite, sans réelle saveur, tannique et d'une longueur moyenne. Voir historique de quatre autres commentaires sur le site.
Angélus 2004 14 // 85
Logo sur le bouchon : un T renversé
Le nez cuit et la finale sèche atteste d'une mauvaise bouteille. Voir les six autres commentaires sur le site.
Cheval Blanc 2004 17,25 // 94
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, au fruité mûr et frais. Bouche savoureuse, aérienne, très fruitée, aromatique, finissant grasse, sur des tannins fins et une grande longueur. A boire et avant 2025.
Ausone 2004 17,5 // 95
Logo sur le bouchon : un A dans un cercle
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez frais, fruité. Touche de miel. Caressant en entrée de bouche, parfumé, fin et intense au milieu, ce vin se développe juteux, avec du gras et une note un peu extraite dans la persistance avant que le cèdre ne prenne le relais sur une grande longueur. A boire et avant 2035.
7ème série : millésime 2006
Remarques: il n'est pas facile d'avoir du corps et des tanins non marqués rive droite quand la pluie vient mi-septembre. En l'occurrence Cheval-Blanc et une partie de son terroir argilo-graveleux se comporte plus comme un Pomerol qu'un St Emilion.
Cheval Blanc 2006 16,75 // 93
Logo sur le bouchon : la couronne
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, fruité de type mûr. Sensation d'extraction (ce propos est à mettre en rapport avec le bouchonnier). Bouche suave, très fruitée, parfumée, douce, avec du goût et des tannins fins. C'est délicieux, mais une touche de vivacité dans la persistance rend cette bouteille moins bonne que d'autres. A boire et avant 2030.
Pavie 2006 15,75 // 89
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, fin, fruité, parfumé. Notes de cèdre. Jolie entrée en bouche se développant sur un milieu gras et savoureux. Cependant la finale évolue austère et même rigide. Dommage. Je l'ai goûté bien mieux (17,25) dans une autre bouteille prise dans la même caisse en septembre 2013. Des différences d'une bouteille à l'autre. A boire et avant 2030.
Angélus 2006 15 // 87
Logo sur le bouchon : LBG
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, au fruité mûr. Vanillé. Bouche consistante, mais évoluant simple, vers une finale un peu sèche. Curieux. Je l'ai goûté bien mieux dans une autre bouteille prise dans la même caisse. Des différences d'une bouteille à l'autre. A boire avant 2025.
Ausone 2006 15,75 // 89
Logo sur le bouchon : MAS
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, fruité. Touche de goudron. Bouche d'abord aérienne, très fruitée, grasse et juteuse. Belle saveur. Cependant la finale s'achève tannique sur une fermeté inattendue non trouvée dans d'autres bouteilles. Longueur normale. A boire avant 2030.
Video l'avis des participants à la dégustation: https://www.youtube.com/watch?v=wWa47kECwAU
Chers lecteurs,
La publication du classement des premiers grands crus classés A de Saint-Emilion m'a donné envie avec quelques amis de nous réunir autour de ces bouteilles. Dans ce choix tous les types de millésimes sont représentés : 1998 année très merlot à l'été exceptionnel, mais au mois de septembre pluvieux, 2003 l'année de la canicule en août et de la maturité phénolique difficilement atteinte, 2004 l'année au volume pléthorique à l'été moyen, mais à la fin de saison splendide et inespérée, 2005 l'année solaire, mais à la maturité lente et homogène, 2006 le millésime proche de 2005, mais contrarié par les pluies de septembre, 2008 l'année où pendant l'été la sècheresse a primé sur la chaleur et au bel été indien, 2009 le millésime à la maturité lente, à l'été doux avec (on l'a oublié) de la pluie en septembre surtout rive droite. Bref, voici ces 4 crus en compétition sur des types de millésimes différents. Les meilleurs seront les plus réguliers. Ne dit-on pas d'un grand terroir que son premier rôle est de tempérer les effets climatiques et parvenir à une réelle homogénéité dans la qualité de sa production ?
Les deux crus historiques, Ausone et Cheval Blanc enchanteraient-ils ou décevraient-ils ? Comment allaient se comporter les deux nouveaux entrants : Angélus et Pavie ?
Je le rappelle, les vins ont été achetés en primeurs, conservés en Suisse, à 850 km de Bordeaux (cette précision est destinée à ceux qui croient que les vins s'abiment parce qu'ils voyagent loin). La dégustation a eu lieu à l'aveugle. Elle a couté environ 19 000 euros.
Un résultat qui confirme ce que je savais déjà
Dans mon guide paru en 2011, je classe 329 crus de Bordeaux selon leur niveau de notation sur 15 millésimes entre 1994 et 2010. Cheval Blanc ressort comme le premier vin de Saint-Emilion avec une moyenne de 17.4, Ausone comme le second avec une moyenne de 17.3, Angélus comme le troisième avec une note moyenne de 17 et Troplong Mondot comme le quatrième avec une note moyenne de 16.8. Pavie ne vient qu'en dixième position avec une moyenne de 16.3.
Dans la dégustation présentée ci-dessous, j'obtiens le même type de résultat. Angélus se positionne bien comme le troisième meilleur vin de Saint-Emilion, mais loin derrière Ausone et Cheval Blanc, Pavie est très distancé. La moyenne des notes place Cheval Blanc en tête avec 16.96 points. A 16.93 Ausone est à peine en dessous. Angélus obtient 16,18 points et Pavie 15.68 points.
Toutefois, avec des positions sans cesse excellentes dans la qualité (3 fois premier, 4 fois second) Ausone a fait la plus forte impression sur le public présent qui ne s'attendait pas à cette prestation. Quant à Cheval Blanc, je remarque qu'il finit 3 fois premier dans les millésimes récents, signe probable d'un regain d'application.
Les deux premiers crus historiques (chacun 3 fois premier) dominent la dégustation. Un éclat gustatif et aromatique les caractérise. Ce référentiel aromatique, de parfums, de goût et de texture distingue aussi le classement des crus bourguignons. Je dirai même qu'il est le dénominateur commun des plus grands vins du monde. Dans sa courte histoire depuis l'introduction de la barrique dans ses chais en 1985, Angélus se remarque aussi pour sa capacité à offrir un goût éclatant, mais moins souvent. Pavie y échoue fréquemment. Il apparaît donc à travers ma dégustation l'idée que ces quatre premiers grands crus classés A de Saint-Emilion ne sont pas exactement au même niveau.
Un classement de l'élite des vins de Saint-Emilion qui ne tient compte du goût que pour 30% de la note finale !!!
Dans le classement des vins de St Emilion en 2012, comment se compose la note finale obtenue par les crus postulant au rang de premier grand cru classé ?
Je cite là des extraits du règlement paru dans l'arrêté du 6 juin 2011 relatif au règlement concernant le classement des « premiers grands crus classés » et des « grands crus classés » de l'appellation d'origine contrôlée « Saint-Emilion grand cru »
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024186229&dateTexte=&categorieLien=id
« Les critères et pondérations retenus par la commission pour fixer la note des candidats sont les suivants :
• Pour la mention « premier grand cru classé » :
1. Niveau de qualité et constance des vins appréciés à partir de l'excellence des résultats de la dégustation et de l'aptitude au vieillissement (30 % de la note finale) ;
2. Notoriété appréciée au regard de la valorisation nationale et internationale du vin de l'exploitation et de la mise en valeur exceptionnelle du site (35 % de la note finale) ;
3. Caractérisation de l'exploitation appréciée à partir de l'assiette foncière, de l'homogénéité de ou des entités culturales et de l'analyse topographique et géo-pédologique (30 % de la note finale) ;
4. Conduite de l'exploitation tant sur le plan viticole que sur celui de l'oenologie appréciée en tenant compte de l'encépagement, de la structuration et de la conduite du vignoble, de la traçabilité parcellaire en vinification et des conditions de vinification et d'élevage (5 % de la note finale).
• Tout candidat dont la note finale est supérieure ou égale à 16 sur 20 est proposé au classement « premier grand cru classé ».
• La commission peut décerner des distinctions (A et B) aux vins proposés pour la mention « premier grand cru classé » compte tenu de leur notoriété et de leur aptitude au vieillissement. »
En choisissant d'instituer le bon goût d'une des régions viticoles les plus connues au monde à travers un règlement où la note sur le goût ne compte que pour 30 %, on peut se demander quelle mouche a piqué le législateur ?
Le moins qu'il puisse faire serait de le préciser sous la mention « Premier grand cru classé A ou B de Saint-Emilion ».
Et que penser du point 3 qui a trait au terroir et du point 4 qui concerne le travail des hommes ? Pourquoi les séparer de la note sur le goût, alors que ces deux points en sont étroitement responsables ? Quant au point 2 où il est question de mise en valeur exceptionnelle du site, il s'agit tout simplement d'avoir de beaux bâtiments, éventuellement un restaurant, pour obtenir une bonne note. Bref, l'étiquette, l'image avant le goût (Je me demande si Ausone dont les extérieurs du château n'ont pas changé d'apparence depuis si longtemps aurait pu être recalé.).
Dans l'ensemble, et vu la notoriété des millésimes et les vins présents, la soirée ne nous a pas beaucoup enthousiasmés. En effet, à peine 5 bouteilles sur 28, soit 18 % ont été à la hauteur de leur historique de dégustation. Toutes les autres figuraient en deçà du niveau attendu. Or, les possesseurs des vins chers espèrent une régularité de comportement d'une bouteille à l'autre dans le même millésime. Pour des raisons sans doute multiples dont une a trait à l'hétérogénéité des bouchons de liège, 82 % des bouteilles présentes se sont montrées incapables d'assurer le renouvellement du plaisir espéré. Si la commission du classement multipliait la même dégustation à l'instar d'un amateur ouvrant sa caisse de vins, elle en prendrait conscience. Je le redis, à ce niveau de prix et de réputation, il est très désagréable que l'ouverture d'une bouteille ressemble à de la roulette russe.
Enfin pour revenir à la méthodologie du classement, pourquoi un collège d'amateurs ne participerait-il pas à son établissement en donnant son avis sur la qualité des dégustations ?
Enfin pour revenir à la méthodologie du classement, pourquoi un collège d'amateurs ne participerait-il pas à son établissement en donnant son avis sur la qualité des dégustations ?
1ère série : millésime 1998
Remarques : les nez les plus parfumés sont à Ausone et Cheval Blanc. Les couleurs sont proches, excepté celle de Cheval Blanc qui est plus faible. Le fournisseur de bouchons au logo à la couronne induit des différences importantes d'une bouteille à l'autre comme déjà remarqué sur d'autres vins dans les chroniques précédentes.
Ausone 1998 16,5 // 92
Logo sur le bouchon : une couronne
Couleur rouge sombre, d'intensité moyenne. Nez fin, fruité, subtil. La présence de cèdre annonce le début d'un bouquet. Bouche soyeuse, très savoureuse, à la note fumée et grillée et aux tannins fins. Densité normale. Persistance légèrement vive, mais savoureuse et distinguée. A perdu son excès de bois. On peut commencer à l'ouvrir et avant 2030.
Pavie 1998 15 // 87
Logo sur le bouchon : SBM
Couleur sombre, intense et évoluée. Nez fruité, mais aussi oxydatif et simple. Extrait dés l'entrée en bouche, le vin se développe avec peu de goût et des tannins fermes en finale. Ensemble simple. Une bouteille décevante. Voir historique dans la base de données.
Angélus 1998 17 // 94
Logo sur le bouchon : JL
Couleur sombre, d'intensité normale et légèrement évoluée. Nez discret, fruité, animal, avec moins de finesse d'arômes qu'Ausone. Jolie entrée en bouche ample. Le vin se développe très, très fruité, gras, vers une finale puissante, avec du goût et des tannins un brin apparents, mais bien enrobés. Longue persistance savoureuse.
Cheval Blanc 1998 16 // 90
Logo sur le bouchon : une couronne
Couleur sombre, d'intensité normale et plus évoluée qu'Ausone et Angélus. Nez fin, fruité et subtil sentant bon le cabernet franc. Bouche un peu vive, parfumée, mais s'achevant un brin acide. Une bouteille à problème lié à ce bouchonnier. Quel dommage !
2ème série : millésime 2003
Remarques : dans cette série, seul le nez d'Ausone brille. Les trois autres sont très proches. J'ai prolongé les dates de consommation d'Angélus et Cheval Blanc, mais j'ai rétréci la fourchette pour Pavie. Ce vin avait défrayé la chronique en primeur. Force est de constater que les dégustateurs comme moi qui s'étaient rangés du côté de Jancis Robinson avaient raison.
Ausone 2003 18 // 96
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, vive et belle. Très beau nez, fin, subtil, frais, profond et minéral. Il domine tous les autres vins de la série. Superbe entrée en bouche caressante, puis le vin se développe aérien, juteux, sur un toucher subtil, avec du goût et une fraîcheur exemplaire. Délicat, soyeux, savoureux, il finit incrachable sur un grain fin et parfumé. Grande longueur. Grande bouteille. A boire et avant 2050.
Angélus 2003 17 // 94
Logo sur le bouchon : JL
Couleur sombre et intense, aux reflets noirs. Nez fruité de type mûr à l'opposé du vin précédent. Soyeux à l'attaque, le vin se développe caressant, juteux et très savoureux. Note un peu chaleureuse au milieu. Finale longue et incrachable faisant penser à la présence de cabernet franc. A boire et avant 2030.
Cheval Blanc 2003 16,5 // 92
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre. Intensité normale. Légère évolution. Nez fruité de type mûr. Touche de caramel. Entrée en bouche ample. Le vin se développe musclé, savoureux, frais au milieu, puissant, mais paradoxalement pour le cru sa tannicité est un peu granuleuse. Bonne longueur. 2015 – 2035.
Pavie 2003 15 // 87
Logo sur le bouchon : AL
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez fruité de type mûr. Extrait. Bouche de suite extraite, évoluant rude et boisée. Il lui manque le goût et la grâce. L'évolution de ce vin est décevante. A boire et avant 2025.
3ème série : millésime 2005
Remarque : Je recommande de ne pas encore goûter les 2005. Pavie est le plus prêt à boire.
Pavie 2005 17,25 // 94
Logo sur le bouchon : LBG
Couleur sombre, intense et jeune. Nez intense, puissant et extrait. Belle entrée en bouche caressante. Développement très, très fruité, juteux, un brin boisé, mais très savoureux, avec du goût, du gras et une note crémeuse. Longue finale très plaisante. 2015 – 2030.
Angélus 2005 17,25 // 94
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et jeune. Nez frais, fin, subtil et complexe. Frais à l'attaque, juteux au développement, parfumé au milieu, mais un brin extrait, ce vin puissant évolue gras et tannique en finale. Très belle longueur énergique, savoureuse. Surtout ne pas le goûter encore. Attendre 2020 et avant 2050.
Cheval Blanc 2005 16,75 // 93
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre. Intensité moyenne et légère évolution. Nez discret et fruité de type mûr. Vis-à-vis des vins précédents, l'entrée en bouche est un peu vive. Le vin se développe caressant et évolue sur une touche d'austérité. Belle longueur sèveuse dont la fermeté pourrait laisser croire à l'aveugle à la présence de calcaire. Or il n'en est rien. Garde impérative. Attendre 2020 et avant 2050.
Ausone 2005 17,5 // 95
Logo sur le bouchon : un A dans un cercle
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, frais, fruité. Note de cèdre. De suite minutieux dans sa texture en entrée en bouche, ce vin se développe parfumé sur un beau toucher aérien et fondant. Il évolue juteux et noble sur une finale savoureuse, juste un peu extraite. Bonne longueur. 2020 – 2060.
4ème série : millésime 2008
Remarques : Cheval Blanc brille. Les trois autres crus se voient qualifiés d'extraits.
Cheval Blanc 2008 18 // 96
Logo sur le bouchon : JL
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité de type mûr, frais, profond, complexe. Bouche fondante, aérienne, juteuse, au toucher noble. Le vin rebondit au milieu, puis s'achève sèveux, long, avec du goût et des tannins fins. C'est très bon. 2023 – 2040.
Ausone 2008 16,25 // 91
Logo sur le bouchon : non indiqué
Couleur sombre, de bonne intensité, jeune et vive. Nez fruité, mais aussi un brin extrait et oxydatif. Ferme à l'attaque, fruité et frais au développement, mais extrait. Ce vin s'achève austère sur une bonne longueur, à la saveur un peu floutée. Peut-être une bouteille endommagée par le bouchon.
Pavie 2008 16 // 90
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense, vive et belle. Nez complexe, au fruité très mûr. Touche de vanille et de pruneau. Bouche malheureusement très extraite, fruitée, épicée et austère dans la persistance. Peut-être un problème de bouchon. 2020 – 2035.
Angélus 2008 16,25 // 91
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, légèrement évoluée. Nez intense, fin, fruité, crémeux, frais, mûr et truffé. Gras à l'attaque, fruité au milieu de bouche, mais austère. Ce vin s'achève épicé, persistant, mais un peu rude en finale. 2020 – 2035.
5ème série : millésime 2009
Remarque : je m'attendais à plus de fond sur la bouche de ce millésime.
Ausone 2009 17 // 94
Logo sur le bouchon : non indiqué
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité de type mûr. Vanillé. Bouche douce, parfumée, suave, avec du goût, du corps et des tannins fins. Longue persistance sur une touche légèrement goudronnée. Très agréable. 2016 – 2050.
Cheval Blanc 2009 17,5 // 95
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité de type frais et mûr. Truffé. Entrée en bouche caressante, puis le vin se développe parfumé, délicieux, soyeux, fondant, avec du goût et des tannins fins. Finale à la note de cassis. On aurait envie de le boire de suite. 2020 – 2040.
Pavie 2009 15 // 87
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur intense, sombre et jeune. Nez simple de type oxydatif. Bouche corpulente, mais s'achevant en séchant ! Une mauvaise surprise. J'avais été enthousiasmé par ce vin (18,5 // 97) au château en avril 2012, mais les deux bouteilles ouvertes en provenance de la même caisse n'ont obtenu que 15,75 (89) puis 15 (87) pour cette dernière !
Angélus 2009 16,75 // 93
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et jeune. Nez fruité et mûr à la note goudron. Bouche aromatique, grasse, évoluant austère, un brin extraite, mais longue. Je l'avais goûté plus hédoniste et sans aspérité deux mois auparavant.
6ème série : millésime 2004
Remarques: le charme d'un millésime prêt à boire. Dommage pour la bouteille d'Angelus.
Pavie 2004 15,75 // 89
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre. Bonne intensité. Légère évolution. Nez fruité, frais, vanillé, évoluant vite sur des notes de goudron et une pointe plus oxydative. Bouche dense, mais extraite, sans réelle saveur, tannique et d'une longueur moyenne. Voir historique de quatre autres commentaires sur le site.
Angélus 2004 14 // 85
Logo sur le bouchon : un T renversé
Le nez cuit et la finale sèche atteste d'une mauvaise bouteille. Voir les six autres commentaires sur le site.
Cheval Blanc 2004 17,25 // 94
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, au fruité mûr et frais. Bouche savoureuse, aérienne, très fruitée, aromatique, finissant grasse, sur des tannins fins et une grande longueur. A boire et avant 2025.
Ausone 2004 17,5 // 95
Logo sur le bouchon : un A dans un cercle
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez frais, fruité. Touche de miel. Caressant en entrée de bouche, parfumé, fin et intense au milieu, ce vin se développe juteux, avec du gras et une note un peu extraite dans la persistance avant que le cèdre ne prenne le relais sur une grande longueur. A boire et avant 2035.
7ème série : millésime 2006
Remarques: il n'est pas facile d'avoir du corps et des tanins non marqués rive droite quand la pluie vient mi-septembre. En l'occurrence Cheval-Blanc et une partie de son terroir argilo-graveleux se comporte plus comme un Pomerol qu'un St Emilion.
Cheval Blanc 2006 16,75 // 93
Logo sur le bouchon : la couronne
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, fruité de type mûr. Sensation d'extraction (ce propos est à mettre en rapport avec le bouchonnier). Bouche suave, très fruitée, parfumée, douce, avec du goût et des tannins fins. C'est délicieux, mais une touche de vivacité dans la persistance rend cette bouteille moins bonne que d'autres. A boire et avant 2030.
Pavie 2006 15,75 // 89
Logo sur le bouchon : un T renversé
Couleur sombre, intense et légèrement évoluée. Nez intense, fin, fruité, parfumé. Notes de cèdre. Jolie entrée en bouche se développant sur un milieu gras et savoureux. Cependant la finale évolue austère et même rigide. Dommage. Je l'ai goûté bien mieux (17,25) dans une autre bouteille prise dans la même caisse en septembre 2013. Des différences d'une bouteille à l'autre. A boire et avant 2030.
Angélus 2006 15 // 87
Logo sur le bouchon : LBG
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, au fruité mûr. Vanillé. Bouche consistante, mais évoluant simple, vers une finale un peu sèche. Curieux. Je l'ai goûté bien mieux dans une autre bouteille prise dans la même caisse. Des différences d'une bouteille à l'autre. A boire avant 2025.
Ausone 2006 15,75 // 89
Logo sur le bouchon : MAS
Couleur sombre, d'intensité moyenne et légèrement évoluée. Nez discret, fruité. Touche de goudron. Bouche d'abord aérienne, très fruitée, grasse et juteuse. Belle saveur. Cependant la finale s'achève tannique sur une fermeté inattendue non trouvée dans d'autres bouteilles. Longueur normale. A boire avant 2030.
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Vous avez désormais la possibilité de publier vos remarques en bas de chaque chronique. A vos claviers !
Par ailleurs, vous répétez souvent que le bouchon est l'ultime dimension du vin. A quand un inventaire précis des bouchonniers sur la base de vos notes ?
Merci !
Meilleurs Voeux 2017. Quels sont ces nouveautés encourageantes sur le bouchage des vins? Intéressant car hier nous déjeunions dans un bel endroit, et la table voisine racontait une mauvaise expérience. Un double magnum de Haut-Brion 2003 acheté dans une célèbre table parisienne. Le client déguste, pour lui le vin est bouchonné. Pour info, ces personnes sont également producteurs, une autre personne de la table déguste, et confirme la déviance. La sommelière vérifie et pense que ce n'est pas le bouchon mais simplement le vieillissement du vin. On peut imaginer la pression sur la sommelière, connaissant le prix d'un double magnum de Haut-Brion 2003, je vous laisse imaginer le prix sur carte dans le restaurant. Résultat: le client a refusé le vin car problème de bouchon, et le restaurant a perdu pas mal d'argent à cause d'un bouchon.
Sachant que le bouchon en liège est le seul élément en contact avec le vin, oui c'est effectivement un soucis de garantir les bouteilles sans problèmes. Mais difficile de trouver la meilleure solution.
Bravo pour cette belle dégustation. Je suis content de voir que 2008 sorte aussi bien car c'est un millésime que j'apprécie beaucoup. J'aurais aimé voir un intrus dans cette dégustation comme Berliquet ou mieux un Petit-Gravet Ainé dont j'ai bu un magnifique 2011 récemment avec des cabernet-francs qui font merveille. Les intrus sont souvent décriés et font souvent polémique dans de telles dégustations mais elle permet aux amateurs qui n'ont pas toujours accès à ces vins d'élite de mesurer le peu d'écart qu'il peut y avoir entre ces crus prestigieux et ceux qui font très bien avec moins de notoriété. J'avais organisé une dégustation de St Emilion 1989 avec Cheval-Blanc, Troplong-Mondot, Angélus et entre autres Mauvézin qui s'est très bien placé avec 2 belles bouteilles alors que nous avons constaté des écarts importants sur Cheval Blanc et Troplong-Mondot. Au-delà des problèmes de bouchon ce qui déçoit le plus souvent l'amateur est le manque d'émotion sur beaucoup de ces "grandes bouteilles" comme vous avez pu vous-même le constater.
Meilleurs voeux et à très bientôt pour d'autres belles dégustations